Le Comité des disparitions forcées ouvre les travaux de sa vingt-sixième session

Le Comité des disparitions forcées ouvre les travaux de sa vingt-sixième session

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Le Comité des disparitions forcées ouvre les travaux de sa vingt-sixième session

Le Comité des disparitions forcées a ouvert ce matin les travaux de sa vingt-sixième session, qui se tient à Genève jusqu’au 1er mars prochain et au cours de laquelle il examinera notamment le rapport initial du Cambodge sur la mise en œuvre de la Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées, ainsi que des rapports contenant des renseignements complémentaires fournis par le Burkina Faso et le Honduras au titre de l’article 29(4) de la Convention.

La documentation relative à la présente session, en particulier les rapports soumis par les États, est disponible sur le site web du Haut-Commissariat aux droits de l’homme.

La session a été ouverte, au nom du Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, par M. Simon Walker, chef de la Section de l'état de droit et de la démocratie au Haut-Commissariat aux droits de l'homme, qui a insisté sur l’importance de renforcer la collaboration avec les organes conventionnels. Il a indiqué qu’au cours de l'année écoulée, sa Section avait travaillé avec les organes conventionnels sur les dimensions des droits de l'homme de la politique en matière de drogues et de la technologie numérique ainsi que sur les questions liées aux conflits armés.

Le Comité se réunit dans un monde encore plus incertain que lorsqu’il s’est réuni l'année dernière, a poursuivi M. Walker, soulignant que dans une telle période, les règles et les normes qui composent le droit international n'ont peut-être jamais été aussi pertinentes. Il est important d'examiner les moyens de renforcer ces règles et normes, de les ratifier et de les mettre en œuvre, a-t-il plaidé.

M. Walker s’est réjoui que, dans le cadre du 75ème anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme, l'Afrique du Sud, l'Angola, le Zimbabwe, l'Indonésie, la Guinée-Bissau, le Mozambique et la Thaïlande se soient engagés à ratifier la Convention. Dans ce contexte, il a noté que le Congrès mondial sur les disparitions forcées, qui se tiendra du 14 au 16 janvier 2025, fournirait une occasion bienvenue d'aller de l'avant avec ces engagements, en vue d'une ratification universelle de la Convention.

M. Walker a également relevé que les discussions autour d'une éventuelle convention sur les crimes contre l'humanité offrent une nouvelle occasion de renforcer la protection internationale contre les disparitions forcées.

De son côté, M. Olivier de Frouville, Président du Comité, a notamment souligné qu’au cours de la présente session, le Comité serait amené à se pencher sur le processus en cours de renforcement des organes de traités. Il est d’une importance majeure de faire en sorte que les comités d’experts indépendants puissent fonctionner de manière optimale, particulièrement à une époque où l’on voit ressurgir l’intolérance et la haine de l’autre et où le « fléau de la guerre » – loin d’avoir été écarté, comme se l’étaient promis les auteurs de la Charte des Nations Unies – fait tous les jours des milliers de victimes.

Le Comité est très préoccupé par la décision de l’Office des Nations Unies à Genève de cesser d’autoriser la tenue de réunions hybrides ou virtuelles, en particulier avec la société civile, les victimes et les autres parties prenantes qui se trouvent sur le terrain, a par ailleurs indiqué le Président du Comité. Cette décision constitue une régression majeure pour le système des droits de l’homme qui se doit d’être ouvert à la participation de la société civile et des victimes partout dans le monde – ce qui est particulièrement vrai pour la question des disparitions forcées, a-t-il insisté.

M. de Frouville a également déclaré qu’« en ces temps de péril, l’horreur de la disparition forcée, loin d’être éradiquée, ne cesse de se répandre. Aujourd’hui, donc, plus que jamais, les mécanismes de protection contre la disparition forcée sont d’une importante majeure pour lutter contre l’usage de cette pratique de terreur sur tous les fronts et sur tous les continents ».

C’est la raison pour laquelle le Comité s’engage avec d’autres partenaires dans une stratégie de mobilisation générale contre la disparition forcée, notamment via le Congrès mondial sur les disparitions forcées, qui se tiendra du 14 au 16 janvier 2025, a indiqué le Président.

Suite à cette déclaration, le Comité a entendu le témoignage, par message vidéo, de Mme Andrea Torres Bautista, de la Fundación Nydia Erika Bautista para los Derechos Humanos, qui a partagé la lutte quotidienne qu’elle et sa famille mènent en Colombie en tant que proches d’une victime de disparition forcée.

Mme Carmen Rosa Villa Quintana, membre du Comité, a assuré du soutien du Comité concernant les travaux de cette Fondation et plus particulièrement pour ce qui concerne le projet de loi colombien de protection des femmes qui recherchent leurs proches disparus.

Cet après-midi à 15 heures, le Comité entamera l’examen du rapport initial du Cambodge.