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0032 02 7322568Israël-Palestine : une pénurie de carburant et une crise des soins de santé frappent Gaza
« Les médecins pratiquent des opérations chirurgicales sans anesthésie ni autres fournitures chirurgicales de base », a indiqué l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) dans une mise à jour, notant que le carburant est devenu la « denrée la plus vitale » à Gaza.
Sans lui, « les camions ne peuvent pas circuler et les générateurs ne peuvent pas produire d'électricité pour les hôpitaux, les boulangeries et les usines de désalinisation de l'eau », a déclaré Tamara Alrifai, porte-parole de l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA).
Le carburant est devenu la denrée la plus vitale à Gaza
À ce jour, les convois d'aide humanitaire qui ont été autorisés à entrer dans l'enclave palestinienne ne contenaient pas de carburant.
« Nous sommes à genoux pour demander des opérations humanitaires soutenues, renforcées et protégées », a déclaré le Dr Rick Brennan, Directeur des urgences de l'OMS pour la région de la Méditerranée orientale.
Lors d'une conférence de presse au Caire, il a lancé un appel « à tous ceux qui sont en mesure de prendre une décision ou d'influencer les décideurs, afin qu'ils nous donnent l'espace humanitaire nécessaire pour faire face à cette catastrophe humaine ».
La réception de l'aide à Gaza organisée par l'UNRWA
Les 54 camions qui sont entrés à ce jour dans la bande de Gaza depuis l'Égypte dans le cadre de trois convois contenaient de la nourriture, des fournitures médicales et des articles non alimentaires, a indiqué Mme Alrifai.
À titre de comparaison, elle a souligné qu'avant le conflit, 500 camions entraient chaque jour à Gaza, dont des camions commerciaux et au moins 100 camions d'aide, 45 d'entre eux apportant du carburant.
Mme Alrifai a souligné que la logistique, la coordination, le transport et la mise en entrepôt du contenu des trois convois en provenance de Rafah ont été organisés du côté de la bande de Gaza par l'UNRWA.
Interrogée sur le risque que les livraisons de carburant tombent entre de mauvaises mains, Mme Alrifai a expliqué que, comme pour d'autres fournitures, l'UNRWA serait responsable de la réception et de la manutention du carburant, ainsi que de sa livraison aux hôpitaux et aux usines de désalinisation de l'eau.
« Nous avons mis en place un système très robuste pour nous assurer que tout ce que nous recevons n'est utilisé qu'à des fins humanitaires », a-t-elle insisté.
Les épidémies ne sont qu'une question de temps
Le Dr Brennan, de l'OMS, a souligné les conséquences désastreuses du manque d'accès à l'eau potable, aggravé par la surpopulation. Entre un et trois litres par jour par personne sont disponibles à Gaza, alors que le minimum est de 15 litres, a-t-il précisé.
Les gens sont poussés à consommer de l'eau contaminée et la propagation de maladies infectieuses n'est « qu'une question de temps ».
Le Dr Brennan a également déclaré que l'OMS travaillait avec l'UNRWA pour mettre en place un système de surveillance des maladies avec des rapports quotidiens. Les maladies infectieuses les plus courantes sont les infections des voies respiratoires et les diarrhées, mais la varicelle et les infections cutanées telles que la gale et les poux sont également à craindre.
Les établissements de santé débordés
L'OMS a souligné l'extrême gravité de la situation sanitaire dans la bande de Gaza, soumise aux bombardements israéliens depuis plus de deux semaines.
Un hôpital sur trois et deux cliniques sur trois ne fonctionnent pas, et les établissements et le personnel de santé sont submergés par un nombre élevé de cas de traumatismes, dont beaucoup sont des blessures complexes dues à des explosions. Le Dr Brennan a cité l'exemple de l'hôpital Al-Shifa de la ville de Gaza, qui compte 1,5 patient par lit.
Avec 1,4 million de personnes déplacées sur l'ensemble du territoire, la surpopulation constitue un défi majeur pour le système de santé.
« Je travaille dans le domaine de l'aide humanitaire depuis 30 ans et je n'ai pas de souvenir d'un tel nombre de personnes déplacées sur une période aussi courte », a déclaré le Dr Brennan.
Renforcement de l'offre de médicaments
Une partie des médicaments et des fournitures de l'OMS provenant des trois convois autorisés à entrer dans l'enclave ont déjà été livrés à trois hôpitaux de référence importants dans le sud de Gaza et à la Société du Croissant-Rouge palestinien, qui les distribue à ses deux établissements de santé et à ses équipes d'ambulanciers.
Ils ont déchargé des camions des boîtes de médicaments et les ont transportées directement dans les salles d'opération.
« Le personnel de santé était tellement soulagé d'être réapprovisionné qu'il a pris des boîtes de médicaments dans les camions et les a envoyées directement dans les salles d'opération », a déclaré l'OMS.
Jusqu'à 200 femmes par jour accouchent à Gaza et ont des difficultés à trouver un endroit sûr pour accoucher, a averti le Dr Brennan. Plus de la moitié d'entre elles risquent de connaître des complications et de ne pas recevoir les soins dont elles ont besoin.
En outre, sous les bombardements constants, les besoins de la population en matière de santé mentale sont « énormes », a-t-il ajouté.
La mortalité va augmenter
Le Dr Brennan a souligné la situation critique des habitants de Gaza atteints de maladies chroniques, notamment de maladies rénales et de diabète, qui ont de plus en plus de mal à accéder aux services. Il a prévenu qu'ils souffriraient de complications et que la mortalité augmenterait.
De l'autre côté de la frontière, en Égypte, l'OMS a indiqué qu'elle disposait de suffisamment de médicaments et d'équipements médicaux supplémentaires, en attente, pour assurer des interventions chirurgicales à 3.700 patients souffrant de traumatismes, des services de santé essentiels à 110.000 personnes ainsi que des soins à 20.000 patients souffrant de maladies chroniques.
Le Dr Brennan a toutefois souligné que même une fois que les fournitures ont franchi la frontière, l'acheminement vers les hôpitaux est compromis non seulement en raison du manque de carburant, mais aussi en raison des « risques énormes pour la sécurité » du personnel de l'ONU et des partenaires qui tentent d'apporter de l'aide aux hôpitaux dans une zone de guerre active.
Mme Alrifai de l'UNRWA a rappelé que l'agence déplorait la perte de 35 employés jusqu'à présent, dont la plupart étaient eux-mêmes déplacés et travaillaient dans les abris et installations de l'agence pour aider les quelque 400.000 personnes qui s'y sont réfugiées.
Au total, 40 installations de l'UNRWA ont été endommagées depuis le 7 octobre.
Interrogée sur la responsabilité des morts et des destructions, Mme Alrifai a rappelé l'importance du respect des principes du droit international humanitaire en temps de guerre.
« Ce qui est arrivé à nos collègues et à nos bâtiments est inacceptable, quel que soit le responsable », a-t-elle déclaré.
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