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Haut Commissaire : l’élimination de la violence fondée sur le genre est une condition essentielle pour un monde plus pacifique et plus juste
Haut Commissaire : l’élimination de la violence fondée sur le genre est une condition essentielle pour un monde plus pacifique et plus juste
16 jours d’activisme : éliminer la violence fondée sur le genre à l’égard des femmes et des filles dans les situations de conflit et de crise humanitaire »
Excellences, chers participants, collègues et amis,
C’est pour moi un plaisir d’être ici pour lancer les 16 jours d’activisme visant à mettre fin à la violence faite aux femmes et aux filles, qui ont lieu chaque année entre cette journée importante et la Journée des droits de l’homme, le 10 décembre.
La violence fondée sur le genre à l’égard des femmes et des filles dans les situations de conflit et de crise constitue l’un des crimes les plus brutaux et les plus odieux au monde. Pourtant, malgré sa condamnation universelle, elle continue d’être utilisée comme tactique de guerre et comme moyen de répression politique.
D’Israël à Gaza, en passant par le Soudan, l’Afghanistan, l’Ukraine, la République démocratique du Congo, Haïti et bien d’autres encore, les femmes et les filles sont terrorisées, brutalisées, chassées de chez elles, violées, détenues, privées de leurs droits en matière de santé sexuelle et procréative, et systématiquement maltraitées.
Le rapport du Secrétaire général sur les violences sexuelles liées aux conflits en 2023 fait état de plus de 3 600 cas confirmés par les Nations Unies, dont 95 % concernent des femmes et des filles. Ces chiffres ne représentent qu’une infime partie des cas. La plupart ne sont jamais signalés, jamais traités et jamais jugés.
Alors que les conflits prolifèrent, que les crises humanitaires s’aggravent et que le droit international est bafoué sans vergogne, les femmes et les filles en paient le prix fort. Elles sont la cible d’actes de violence fondée sur le genre dans le cadre d’une tactique de guerre visant à les humilier, à les dominer et à susciter la peur, parfois dans le but de disperser et de déplacer des communautés ou des groupes ethniques entiers. La violence se poursuit parfois même après la fin du conflit, et les blessures physiques et les traumatismes mentaux qu’elle provoque peuvent durer toute une vie.
L’insécurité accrue, la violence organisée et les conflits armés sont à la fois le moteur et le résultat des inégalités entre les sexes et de la discrimination à l’égard des femmes et des filles. Ils sont inextricablement liés aux violations des droits humains fondamentaux de la moitié de la population.
Alors que les progrès en matière d’égalité des genres reculent, la militarisation progresse. Tandis que les femmes et les filles sont privées de leurs droits fondamentaux, des millions de dollars de matériel d’armement explosent chaque jour sous nos yeux et causent de véritables tragédies.
La prévention et l’élimination de la violence fondée sur le genre dans les situations de conflit et de crise humanitaire constituent donc une étape importante vers une paix durable, fondée sur les droits humains et la dignité humaine pour tous.
L’égalité des genres, y compris la pleine participation des femmes dans les processus de paix et leur rôle moteur, comme le prévoit le programme pour les femmes et la paix et la sécurité, est bien sûr une condition absolue pour garantir des sociétés pacifiques et justes.
Chers participants et amis,
Cette situation n’est pas inévitable. Elle peut et doit changer.
Nous savons comment réduire et prévenir la violence faite aux femmes et aux filles dans les situations de conflit et de crise. De nombreux outils juridiques et pratiques ont été conçus, appliqués et mis à l’essai au fil des ans, mais nous devons en faire un meilleur usage.
Permettez-moi de soulever quelques points importants à cet égard.
Premièrement, le droit international.
Dans les conflits, les droits des femmes sont garantis par un régime juridique international robuste, notamment les Conventions de Genève, la Convention de 1951 sur les réfugiés, le droit pénal international, tel que le statut de Rome, ainsi que la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes.
Nous ne pouvons pas permettre que ces lois soient sapées, affaiblies ou appliquées de manière incohérente.
Deuxièmement, les auteurs de violences fondées sur le genre à l’égard des femmes et des filles dans les situations de conflit et de crise doivent répondre de leurs actes. Il est choquant de constater que la grande majorité d’entre elles restent impunies. Toutefois, nous savons à quel point le principe de responsabilité est important, car il peut aussi décourager les violations.
Le HCDH œuvre en faveur de la justice. Je suis heureux que nos partenaires soient présents, car nous effectuons tous le même travail. Nos équipes des missions de maintien de la paix et les bureaux nationaux surveillent les violations des droits humains et rassemblent en particulier des informations sur les violences sexuelles liées aux conflits. Nous offrons également un soutien à celles et ceux qui enquêtent sur les violations, notamment les commissions d’enquête et les missions d’établissement des faits qui relèvent du Conseil des droits de l’homme.
Troisièmement, nous devons soutenir les survivantes et les victimes et tirer des enseignements de leurs expériences. L’accent est trop souvent mis sur les auteurs et pas assez sur les victimes.
L’approche du HCDH en matière de prévention et de lutte contre les violences sexuelles dans les situations de conflit est centrée sur les personnes ayant survécu à ces violences. Nous devons davantage faire entendre leur voix. Nous donnons la priorité aux besoins des personnes ayant survécu, notamment aux groupes particulièrement vulnérables ou susceptibles d’être spécifiquement ciblés.
Nous élaborons actuellement une nouvelle stratégie sur la violence fondée sur le genre qui se concentre sur les causes profondes, y compris les inégalités raciales, économiques et de genre, et qui vise également à sensibiliser le public à ce fléau mondial. Trop souvent, il s’agit d’un crime caché, et les victimes souffrent en silence, stigmatisées.
Quatrièmement, nous devons faire davantage pour soutenir et renforcer les organisations de femmes et les défenseuses des droits humains, en particulier celles qui travaillent en première ligne et qui sont confrontées chaque jour à la violence fondée sur le genre.
Nous ne pouvons pas nous attaquer à la violence fondée sur le genre dans les situations de conflit et de crise sans nous attaquer au patriarcat et aux dynamiques de pouvoir genrées qui sont profondément enracinés. En fin de compte, c’est une question de pouvoir, d’oppression et de répartition des ressources.
Les femmes jouent un rôle central dans la prévention et la gestion des conflits, ainsi que dans les efforts de paix durable. Les défenseuses des droits humains ont joué un rôle essentiel dans la lutte contre la discrimination et les inégalités et dans la promotion de tous les droits humains, les droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels, au profit de chaque individu.
Nous devons faire plus, et le bilan n’est pas bon, en ce qui concerne les processus de paix, par exemple.
Les femmes doivent être présentes dans les négociations, dans les salles d’audience, dans les conseils d’administration, dans les débats et les groupes de travail, dans les parlements et les gouvernements.
Et là encore, nous constatons que la part des femmes parlementaires diminue.
Chers participants et amis,
La violence fondée sur le genre dans les situations de conflit et de crise se répercute sur plusieurs générations et nuit à la paix, à la sécurité et aux droits humains depuis des décennies.
La prévention et la lutte contre ces crimes sont une condition essentielle pour obtenir un monde plus pacifique et plus juste, qui doit garantir que toutes les femmes et les filles puissent vivre sans abus, sans peur et sans violence.
Ces 16 jours d’activisme devraient vraiment devenir 365 jours d’activisme.
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