Gaza : la guerre a ramené le développement humain à son niveau de 1955, selon l’ONU

Gaza : la guerre a ramené le développement humain à son niveau de 1955, selon l’ONU

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Gaza : la guerre a ramené le développement humain à son niveau de 1955, selon l’ONU


Alors que la part de la population palestinienne vivant dans la pauvreté va passer à 74 %, soit 4,1 millions de personnes, dont 2,6 millions de nouveaux pauvres, la guerre a d’ores et déjà fait reculer le développement à Gaza de 69 ans, ont déploré mardi deux agences de développement des Nations Unies.

La guerre à Gaza a ainsi dévasté l’économie palestinienne, qui est aujourd’hui 35 % plus petite qu’elle ne l’était au début de l’invasion israélienne il y a un an, tandis que les niveaux de développement à Gaza même se sont effondrés pour redescendre au niveau de 1955.


Selon les estimations d’une nouvelle évaluation du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et de la Commission économique et sociale des Nations Unies pour l’Asie occidentale (CESAO), le développement, tel que mesuré par l’indice de développement humain (IDH), pourrait chuter d’ici à la fin de 2024, à des niveaux jamais observés depuis 2004, lorsque l’IDH a été calculé pour la première fois pour l’État de Palestine.

Le conflit à Gaza a réduit à néant plus de 69 ans de progrès
Pour l’État de Palestine, l’IDH descendra à 0,643, un niveau estimé pour l’année 2000, faisant régresser le développement de 24 ans. Et pour Gaza, l’IDH devrait tomber à 0,408 - un niveau estimé pour 1955, réduisant à néant plus de 69 ans de progrès.

Pour la Cisjordanie, il devrait se replier à 0,676, soit une perte de 16 années de développement, qui risque de s’aggraver, selon l’évaluation, si les incursions militaires en Cisjordanie s’étendent.

« Les projections de cette nouvelle évaluation confirment qu’au milieu des souffrances immédiates et des horribles pertes en vies humaines, une grave crise du développement est en train de se produire – une crise qui compromet l’avenir des Palestiniens pour des générations à venir », a déclaré Achim Steiner, Administrateur du PNUD.

À moins que les restrictions économiques ne soient levées, qu’un processus de relèvement ne soit facilité et que des investissements axés sur le développement ne soient réalisés, l’économie palestinienne pourrait ne pas être en mesure de retrouver son niveau d’avant-guerre et de progresser en comptant uniquement sur l’aide humanitaire.

Des décennies d’efforts de développement anéanties
Le document prédit également que le produit intérieur brut (PIB) se contractera de 35,1 % en 2024 par rapport à un scénario d’absence de guerre, le taux de chômage pouvant atteindre 49,9 %.

Le rapport suggère qu’un plan global de relèvement et de reconstruction, combinant l’aide humanitaire à des investissements stratégiques dans le redressement et la reconstruction, ainsi que la levée des restrictions économiques et la promotion de conditions favorables au relèvement, pourrait contribuer à mettre l’économie palestinienne sur la voie de la relance afin de se réaligner sur les plans de développement palestiniens d’ici à 2034.

« Nos évaluations servent à tirer la sonnette d’alarme concernant les millions de vies qui sont brisées et les décennies d’efforts de développement qui sont anéanties », a déclaré Rola Dashti, Secrétaire exécutive de la CESAO.

L’évaluation envisage trois scénarios de relèvement rapide, une approche qui comprend un large éventail d’actions permettant de répondre rapidement aux besoins immédiats et vitaux, mais de manière à soutenir l’autonomie des communautés et à réduire progressivement leur dépendance totale à l’aide humanitaire, posant ainsi les fondements d’un relèvement durable à plus long terme.