Changements climatiques

Changements climatiques

A+ A-

Changements climatiques

Les changements climatiques sont la question déterminante de notre époque et nous sommes à un moment décisif. De l’évolution des conditions météorologiques, qui ont des effets sur la production agricole et alimentaire, à l’élévation du niveau des mers, qui augmente les risques d’inondations, les conséquences des changements climatiques sont mondiales en termes d’effets et d’échelle. Sans action immédiate, il sera beaucoup plus difficile et coûteux de s’adapter aux conséquences futures de ces changements.

Les gaz à effet de serre produits par l’activité humaine
L’effet de serre est un phénomène naturel indispensable à la vie humaine et à celle des espèces. Il piège dans une couche de gaz située à basse atmosphère une partie de la réverbération des rayons du soleil sur la Terre, en évitant ainsi que ces rayonnements infrarouges soient renvoyés vers l’espace. Toutefois, après plus d'un siècle et demi d'industrialisation, notamment la déforestation et l'agriculture à grande échelle, les quantités de gaz à effet de serre présentes dans l'atmosphère sont parvenus à des niveaux jamais atteints en trois millions d'années. À mesure que les populations, les économies et les niveaux de vie progressent, le niveau cumulé des émissions de gaz à effet de serre (GES) a lui aussi augmenté.

Quelques faits scientifiques :
La concentration des gaz à effet de serre dans l’atmosphère est directement liée à la température globale moyenne sur la Terre.
Depuis l’époque de la révolution industrielle, la concentration des gaz à effet de serre a augmenté de façon constante, de même que les moyennes de température mondiales.
Le gaz à effet de serre le plus abondant (deux tiers) est le dioxyde de carbone (CO2), largement produit de la combustion d’énergies fossiles.
Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC)
Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) a été créé en 1988 par l'Organisation météorologique mondiale (OMM) et ONU Environnement en vue de fournir des évaluations détaillées de l’état des connaissances scientifiques, techniques et socio-économiques sur les changements climatiques, leurs causes, leurs répercussions potentielles et les stratégies de parade.

Évolution du climat en 2021 : fondements scientifiques
Le rapport 2021 du GIEC sur les éléments scientifiques indique des changements climatiques sur la Terre dans chaque région et dans l'ensemble du système climatique. De nombreux changements sont sans précédent depuis des milliers, voire des centaines de milliers d'années et certains phénomènes déjà en cours – comme l’élévation continue du niveau de la mer – sont irréversibles.

Si le rapport démontre que l’incidence des activités humaines sur le système climatique est incontestable, il montre aussi que les actions humaines peuvent encore déterminer l’évolution du climat à venir. Des réductions fortes et soutenues des émissions de dioxyde de carbone (CO2) et d’autres gaz à effet de serre limiteraient le changement climatique. Alors que la qualité de l’air en bénéficierait rapidement, la stabilisation des températures mondiales pourrait prendre 20 à 30 ans.

Ce document du Groupe de travail I du GIEC, approuvé par 195 gouvernements membres du GIEC, est le premier volet du sixième Rapport d’évaluation, dont la publication s’achèvera en 2022. Ce rapport expose la compréhension physique la plus récente du système climatique et du changement climatique, réunissant les derniers progrès de la science du climat et conjuguant les multiples éléments probants apportés par le paléoclimat, les observations, l’analyse des processus et les simulations à l’échelle mondiale et régionale. Il montre comment et pourquoi le climat change et témoigne d’une meilleure compréhension de l’influence humaine sur un large éventail de caractéristiques climatiques, dont les phénomènes extrêmes. Une plus grande place est donnée aux informations régionales utiles pour évaluer les risques climatiques. Lire le communiqué de presse du GIEC pour en savoir plus.

Changements climatiques : 6e rapport d’évaluation
Le sixième rapport d'évaluation du GIEC, qui sera publié en mars 2023, donne un aperçu de l'état des connaissances sur la science en matière de changements climatiques, en mettant l'accent sur les nouveaux résultats obtenus depuis la publication du cinquième rapport d'évaluation en 2014. Ce rapport s'appuie sur ceux des trois groupes de travail du GIEC ainsi que et sur les rapports spéciaux du Groupe d’experts intitulés Global Warming of 1.5°C (Un réchauffement planétaire de 1,5 °C), Climate Change and Land (Changement climatique et terres émergées) et The Ocean and Cryosphere in a Changing Climate (L’océan et la cryosphère à l’heure des changements climatiques).

Ce que nous savons sur la base des rapports du GIEC :

Il est incontestable que l'influence humaine a réchauffé l'atmosphère, les océans et les terres. Des changements rapides et généralisés se sont produits dans l'atmosphère, les océans, la cryosphère et la biosphère.
L'ampleur des changements récents dans l'ensemble du système climatique - et l'état actuel de nombreux aspects du système climatique - est sans précédent depuis plusieurs siècles à plusieurs milliers d'années.
Les preuves des changements observés au niveau des phénomènes extrêmes tels que les vagues de chaleur, les fortes précipitations, les sécheresses et les cyclones tropicaux, et, en particulier, leur attribution à l'influence humaine, se sont renforcées depuis le cinquième rapport d'évaluation.
Environ 3,3 à 3,6 milliards d'individus vivent dans des contextes très vulnérables aux changements climatiques.
La vulnérabilité des écosystèmes et des populations aux changements climatiques varie considérablement d'une région à l'autre et au sein d'une même région.
Si le réchauffement de la planète dépasse provisoirement 1,5°C au cours des prochaines décennies ou au-delà, de nombreux systèmes humains et naturels seront confrontés à des risques supplémentaires graves, par rapport à un maintien en dessous de 1,5°C.
La réduction des émissions de gaz à effet de serre dans l'ensemble du secteur de l'énergie nécessite des transitions majeures, notamment une réduction substantielle de l'utilisation globale des combustibles fossiles, le déploiement de sources d'énergie à faibles émissions, le passage à des vecteurs énergétiques de substitution, ainsi que l'efficacité énergétique et les économies d'énergie.

Un réchauffement planétaire de 1,5 °C
En octobre 2018, le GIEC a publié un rapport spécial sur les effets du réchauffement planétaire de 1,5 °C. Il a été établi que pour limiter le réchauffement planétaire à 1,5 °C, des changements rapides, d'une portée considérable et sans précédent seraient nécessaires dans tous les aspects de la société. Le rapport, qui présente des avantages évidents pour les populations et les écosystèmes naturels, a montré que limiter le réchauffement planétaire à 1,5 °C au lieu de 2 °C pouvait aller de pair avec une société plus durable et plus équitable. Alors que les estimations précédentes étaient axées sur l'estimation des dommages si les températures moyennes devaient augmenter de 2 °C, le présent rapport montre que nombre des impacts négatifs du changement climatique se situeront à 1,5 °C.

Ce rapport met en exergue un certain nombre de conséquences des changements climatiques qui pourraient être évitées si le réchauffement était limité 1,5 °C, et non à 2 °C ou plus. Ainsi, d'ici à 2100, le niveau de la mer à l'échelle de la planète serait, si le réchauffement était limité à 1,5 °C, inférieur de 10 cm à celui qui risquerait d'être enregistré s'il était limité à 2 °C. La probabilité que l'océan arctique soit libre de glace en été serait d'une fois par siècle si le réchauffement est limité à 1,5 °C, mais d'au moins une fois tous les dix ans s'il est limité à 2 °C. Avec un réchauffement de 1,5 °C, 70 à 90 pour cent des récifs coralliens disparaîtraient, alors qu'avec un réchauffement de 2 °C, la quasi-totalité (> 99 pour cent) serait anéantie.

Il est indiqué dans le rapport que la limitation du réchauffement planétaire à 1,5 °C nécessiterait des transitions « rapides et de grande envergure » dans les domaines de l’aménagement du territoire, de l’énergie, de l’industrie, du bâtiment, du transport et de l’urbanisme. Les émissions mondiales nettes de dioxyde de carbone (CO2) d’origine anthropique devraient être réduites d’environ 45 pour cent par rapport aux niveaux de 2010 d’ici à 2030, et il faudrait atteindre un «bilan nul» des émissions aux alentours de 2050, ce qui signifie que les émissions restantes devraient être compensées en éliminant du CO2 de l’atmosphère.