À l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes

À l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes

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publiée par l’Association Belge pour les Droits Humains et le Développement (BAMRO)
À l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes
et dans le cadre de la campagne des 16 Jours d’activisme contre la violence basée sur le genre

À l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, célébrée le 25 novembre, et marquant le 25ᵉ anniversaire de sa reconnaissance officielle, l’Association Belge pour les Droits Humains et le Développement (BAMRO) souligne que les violences basées sur le genre demeurent l’un des défis les plus graves en matière de droits humains en Irak et au Moyen-Orient. Les formes de violence se multiplient et se complexifient, menaçant la sécurité, la dignité et la participation des femmes dans la société.

1. De la violence domestique traditionnelle aux formes modernes de violence

Historiquement, la violence contre les femmes se manifestait principalement dans le cadre familial, où elles étaient victimes de violences physiques, psychologiques et économiques. Les normes sociales contribuaient à dissimuler ces abus et empêchaient leur dénonciation, en l’absence de protections juridiques et institutionnelles efficaces.

Au fil des dernières décennies, la violence s’est étendue au-delà du foyer pour prendre des formes nouvelles et variées, telles que :

  • Violence numérique : chantage en ligne, traçage numérique, diffusion non consentie d’images.

  • Violence économique : contrôle des revenus, interdiction de travailler, exploitation financière.

  • Violence au travail : harcèlement, discrimination à l'embauche et à la promotion, inégalités salariales, licenciement lié à la maternité.

  • Violence politique et sociale : exclusion des femmes des espaces décisionnels, ciblage des défenseuses des droits humains.

  • Violence en contexte de conflit : viols utilisés comme arme de guerre, traite des femmes, enlèvements, mariages forcés.

Ce changement démontre que les violences faites aux femmes s’étendent aujourd’hui à tous les domaines de la vie : familial, professionnel, social et numérique, nécessitant des réponses globales et adaptées.


2. Situation en Irak et au Moyen-Orient

Les femmes en Irak et dans la région font face à des niveaux élevés de violence domestique, à des normes sociales restrictives, à une application limitée des lois, ainsi qu’à l’absence d’une législation fédérale complète criminalisant la violence domestique en Irak. Elles continuent également de subir l’inégalité salariale, le harcèlement professionnel et l’exclusion des postes de direction.

Dans les pays touchés par les conflits — tels que l’Irak, la Syrie ou le Yémen — les femmes subissent des violences multiples liées à la guerre, à la pauvreté et au déplacement, ce qui rend la protection juridique et institutionnelle encore plus urgente.


3. Recommandations de BAMRO

Conformément à son mandat, BAMRO appelle les gouvernements d’Irak et du Moyen-Orient à :

1. Réformer et renforcer les lois

  • Adopter une loi globale contre la violence domestique, incluant définitions, ordonnances de protection et sanctions dissuasives.

  • Modifier les lois qui atténuent les sanctions dans les crimes dits “d’honneur”.

  • Établir des lois protégeant les femmes dans le monde professionnel, incluant des mesures anti-harcèlement et l'égalité salariale.

2. Renforcer les mécanismes de protection

  • Mettre en place des centres d’accueil sûrs pour les femmes en danger.

  • Offrir un soutien psychologique et social adapté aux survivantes.

  • Déployer des campagnes de sensibilisation à la violence basée sur le genre.

3. Promouvoir l’autonomisation économique des femmes

  • Garantir des lieux de travail sûrs et exempts de discrimination.

  • Soutenir l’entrepreneuriat féminin.

  • Accroître la représentation des femmes dans les postes décisionnels.

4. Assurer la responsabilisation

  • Renforcer la capacité des tribunaux et des forces de l’ordre.

  • Former les acteurs judiciaires aux enjeux de genre.

  • Développer des systèmes nationaux de collecte de données.


Conclusion

BAMRO réaffirme que l’élimination de la violence à l’égard des femmes est essentielle pour construire des sociétés stables et prospères. Vingt-cinq ans après l’instauration de cette journée internationale, des efforts importants restent nécessaires. Toutefois, une volonté politique réelle et des lois justes peuvent favoriser un changement significatif.

BAMRO demeure engagée aux côtés de ses partenaires régionaux et internationaux pour défendre les droits des femmes, leur protection et leur autonomisation.