Un rapport de l’ONU appelle à une action urgente pour mettre fin à l’accès des militaires du Myanmar aux revenus et aux livraisons d’armes

Un rapport de l’ONU appelle à une action urgente pour mettre fin à l’accès des militaires du Myanmar aux revenus et aux livraisons d’armes

A+ A-

GENÈVE (16 septembre 2022) – Les États doivent faire davantage pour réduire l’accès de l’armée du Myanmar aux revenus et aux livraisons d’armes afin de mettre fin à sa répression de la population, selon un rapport publié aujourd’hui par le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme.

Le Rapport a été demandé par le Conseil des droits de l’homme pour donner suite aux recommandations antérieures formulées par la Mission internationale indépendante d’établissement des faits sur le Myanmar (FFM) sur les intérêts économiques de l’armée du Myanmar (la Tatmadaw).

Le rapport d’aujourd’hui réitère les recommandations de la Mission d’imposer des sanctions financières ciblées à la Tatmadaw et à ses intérêts économiques ainsi que des embargos sur les armes, tout en soulignant que ces mesures doivent respecter les droits de l’homme et que des efforts doivent être faits pour atténuer les impacts socio-économiques prévisibles. Plusieurs États continuent de fournir des armes et de s’engager dans une coopération militaire, indique-t-il.

Depuis qu’il a pris le contrôle des organes de l’État, le soi-disant Conseil d’administration de l’État a « échoué à gouverner de manière significative et durable, continuant plutôt à réprimer et à terroriser le peuple birman », indique le rapport.

Bien que des progrès aient été réalisés sur les recommandations de la FFM visant à isoler économiquement la Tatmadaw, il reste des lacunes importantes, qui sont de plus en plus importantes après le coup d’État. Les mesures ciblées devraient se concentrer en particulier sur l’accès de l’armée aux devises étrangères, indique le rapport.

Il exhorte la communauté internationale à redoubler d’efforts pour soutenir le peuple du Myanmar et assurer l’isolement financier de l’armée de manière coordonnée. Des sanctions appropriées devraient être mises en œuvre en consultation avec la société civile et le mouvement démocratique, y compris les syndicats et le gouvernement d’unité nationale, afin de calibrer leur impact.

Les autorités militaires du Myanmar donnent clairement la priorité à ses campagnes militaires sur le bien-être de la population et la reprise économique, selon le rapport. Par rapport au précédent budget annuel du gouvernement, le budget 2022/23 des autorités militaires a augmenté les dépenses de défense, tout en réduisant les allocations à l’éducation, à la santé et à la protection sociale.

La pauvreté au Myanmar a été multipliée par deux au moins et le système de santé publique s’est effectivement effondré depuis le coup d’État, et plus de la moitié de tous les enfants d’âge scolaire n’ont pas eu accès à l’éducation depuis deux années scolaires, selon le rapport.

Il a également indiqué que certains États et entreprises entretenaient des relations d’affaires avec des entreprises appartenant à des militaires dans un certain nombre de secteurs.

Toutes les entreprises actives au Myanmar ou s’approvisionnant dans le pays devraient prendre des mesures pour s’assurer qu’elles ne profitent pas économiquement à l’armée, notamment en menant une diligence raisonnable accrue et transparente en matière de droits de l’homme, indique le rapport.